ANIMA MUNDI – La Galerie 38 Genève
9.04.25 - 17.05.25

Pour son ouverture à Genève, La Galerie 38 expose les œuvres de quatre artistes africains, sous le titre de Anima Mundi. Pourquoi un tel titre chargé de multiples renvois culturels ?

Tout d’abord, parce que l’Âme du Monde entendue dans son acception cosmique renvoie au Principe qui anime et vivifie la nature de toutes choses. Ensuite, parce que l’Âme du Monde est l’horizon ultime à l’intérieur duquel le Monde se donne à voir tel qu’il est. Et enfin, parce que l’Art est ce lieu vulnérable où l’homme, laissant tomber ses défenses, accueille les paroles de l’Âme du Monde. Paroles qui, merveilleusement terrifiantes, font trembler nos petites âmes affairées pour qu’elles se mettent à l’écoute du Sens ultime du monde. Autrement dit, l’art porte à la visibilité ce qui restait caché au regard de l’homme.

 

Dans les œuvres qui sont ici présentées, il ne s’agit pas de « représenter »[1] un monde déjà connu et avec lequel l’homme entretient des rapports où l’utile et le fonctionnel sont les maîtres-mots de toute relation avec les choses. Non ! Ces œuvres font signe vers ce qui de prime abord ne se donne pas à voir. Elles obligent notre regard à « déborder » le connu pour se mettre en quête de l’inconnu, de cette dimension de l’Âme qui accueille tout l’existant dans sa totalité. Si ces œuvres, chacune avec ses propres modalités artistiques, nous arrachent à nos regards coutumiers, c’est pour nous permettre d’entrevoir ce qui derrière l’ « apparence », fait Sens[2].

 

Autrement dit : ou l’œuvre d’art est mise en œuvre de la Vérité, ou elle n’est pas.

Voilà le défi que lance l’Âme du Monde à toute œuvre d’art. Bien sûr ce défi met l’artiste en risque, car il devra parcourir l’Âme au plus profond sans jamais en connaître les limites, tant l’âme est profonde dira Héraclite. Mais la tâche du spectateur n’est pas moindre… Osera-t-il allumer sa lampe intérieure pour qu’à son tour il puisse éclairer les couleurs de l’Âme du Monde ?

[1] « ceci n’est pas une pipe » (Magritte)

[2] il faut ici entendre par « apparence » la réduction du monde à simple stockage d’objets disponibles à notre volonté de puissance.

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