Joël Stein
Joël Stein (1926-2012), artiste français du mouvement cinétique, est né en 1926 et a cofondé le Groupe GRAV aux côtés de François Morellet, Jean-Pierre Yvaral, Julio Le Parc, Francisco Sobrino et Horacio Garcia Rossi.
En 1946, il intègre l’École des Beaux-Arts de Paris et fréquente l’atelier de Fernand Léger. Dès 1956, il commence à concevoir ses premiers tableaux programmés sur des bases mathématiques.
À partir de 1958, il explore l’idée du labyrinthe sous une forme encore bidimensionnelle, puis, dès 1959, réalise ses premiers reliefs manipulables. En 1962, ses recherches sur la polarisation chromatique de la lumière le conduisent à créer ses premières boîtes lumineuses, appelées Polascopes.
Dans la continuité de son travail, il conçoit divers objets interactifs, tels que des tourne-disques et des kaléidoscopes. En 1963, lors de la IIIe Biennale de Paris, il participe à l’œuvre Labyrinthe du GRAV, où il imagine des lampes manipulables. Par cette approche, ses créations intègrent un mouvement réel et une interaction directe avec le spectateur.
Les premières expérimentations de Joël Stein s’articulent autour de phénomènes visuels basés sur des algorithmes mathématiques, la conception de labyrinthes et d’objets permettant au public d’activer l’œuvre. Selon lui, « l’œil est un moteur qui anime la superficie colorée », et ses recherches visent à produire une « perception instable », où formes et couleurs semblent osciller.
Son travail se concentre sur la lumière, le mouvement et la couleur, que ce soit à travers ses peintures ou ses boîtes lumineuses. Il adopte une approche rigoureuse et minimaliste, en opposition à l’abstraction lyrique dominante au début des années 1960. Finis le geste spontané et l’expression arbitraire, place au contrôle géométrique. Toutefois, comme il l’explique lui-même, son œuvre ne se limite pas à une simple formule :
« Je m’efforce toujours de ne pas réduire mon œuvre à une formule commode ; dans chaque toile, j’essaie de préserver une porte de sortie, une sorte de trappe permettant de s’évader. Derrière son immobilité apparente se cache un mouvement ; c’est le contraire d’un piège, une issue vers autre chose. »